Luxe Misère
Sages comme des Sauvages
Tapis derrière la jungle de leurs plantes d’appartement, Ava Carrère et Ismaël Colombani observent la vie comme elle va. Le luxe engendre la misère, la mode taille des costards aux fauves et l’usine vole le feu du volcan. Sages Comme Des Sauvages échafaude sa musique comme le lieutenant Colombo mène l’enquête, comme le douanier Rousseau peint ses tigres, avec la naïveté en bandoulière, comme une arme contre le second degré et les désillusions de notre temps.
Ainsi sont nées 12 chansons pour parer à la brutalité du monde, pour prendre le maquis, se cacher dans le feuillage et préparer les révoltes à venir. Les espaces sont neufs, mais sonnent pourtant familiers. Le poumon sage et sauvage vient souffler aux oreilles attentives de nouveaux refrains qui sauront se rendre indispensables.
Aux quatre fantastiques se sont ajoutés des invités de choix, chanteurs totémiques dont l’existence et l’engagement sans faille ont accompagnés Ava et Ismaël quand les routes étaient longues et les matelas peu confortables.
Une partie de l’album a ainsi été enregistrée à l’ile de la Réunion, avec la section rythmique de Danyèl Waro qui prête son chant puissant au titre Le Goût de la Fumée. Perchés dans les hauts de Saint-Leu et enregistrés par Serge Parbatia (Zanmari Baré, Tricodpo…), ces trois titres confirment les liens qui attachent le groupe à cette île volcanique et à son essence maloya. Insulaire également, le timbre folk et médicinal de l’anglaise Kate Stables (This Is the Kit) couve avec douceur le titre De l’eau.
Avec Luxe Misère, Sages Comme Des Sauvages signe un album multiple mais constant, un album vert d’eau et jaune fluorescent à bandes réfléchissantes.